4 avr. 2012

Hommage à Richard Descoings (1958 - 2012)


Sciences Po est en deuil aujourd'hui, j'aurais bien aimé y être. C'est grâce à lui que je suis au Canada cette année, grâce à lui que mes amis sont aux quatre coins du Monde, grâce à lui que beaucoup d'entre eux ont pu accéder à Sciences Po.

Hommage à Richard Descoings from Sciences Po on Vimeo.


L'hommage spontané, cette nuit à Sciences Po
L'Hommage dans le Jardin
L'Hommage des Fils


L'Hommage de LaPéniche



30 mars 2012

8 mars 2012

La Reading Week

C’est vrai que cela fait longtemps que je n’ai rien écrit ici. D’aucuns dénoteront un certain désengagement de ma part quant à la provision de nouvelles fraîches. C’est vrai. Ça et le fait que j’ai été plutôt très occupé ces dernières semaines. D’ailleurs vous m’en voudrez pas si je reviens en arrière dans mon récit, c’est aussi ça d’être en retard sur son blog, ça fait réviser les règles de concordance des temps du passé.

Mont Tremblant, ski dans la forêt
Nous revenons donc trois semaines en arrière : la Reading Week. En effet dans la mesure où l’année universitaire se termine fin mars et que le printemps est une notion toute relative au Canada, il n’y a pas de Spring Break à proprement parler ici. Plutôt une prude semaine de « pause pour nous permettre de rattraper l’éventuel retard qu’on aurait pu accidentellement accumuler dans nos readings ». Autant dire qu’il y a pas du avoir des masses de bouquins ouverts cette semaine là.

En haut de Tremblant, paysage hallucinant
Pour ma part je suis parti avec l’UTSSC (le club de ski de l’Université) à Mont-Tremblant, bucolique lieu de villégiature glacé situé dans les Laurentides, soit à une bonne heure et demie de car au nord de Montréal. Mont-Tremblant, c’est marrant, parce que nombre de connaisseurs disent que c’est petit et pas top. Il n’est pas opportun je pense de comparer avec les Alpes, mais après mes sorties à Blue Mountain j’ai trouvé le domaine plus que correct. Il y a tout de même une petite centaine de pistes sur quatre versants et une grande variété dans les tracés.

Le village de Tremblant
D’ailleurs cette semaine au ski était absolument géniale. Vraiment. Que je vous raconte : contrairement aux trips à Blue Mountain et à ce qui se fait en général en Ontario, l’aspect soirée était clairement pris en charge par le Club. Bien sûr le Staff n’a pas dansé toute la nuit dans l’allée une bouteille de vodka à la main, mais le départ se faisait depuis le Ein Stein’s, bar qui aurait mérité d’apparaître plus souvent sur ce blog, après un Social bien arrosé (de poutine et chicken wings, assurément).

Vue depuis the Edge
Interdiction de consommer de l’alcool dans les bus en Ontario ou bien le chauffeur prend, les cannettes se sont mises à pschitter une fois la frontière traversée. Le Québec, cet eldorado pour tant de jeunes nord-américains soudain pris de passion pour la culture européenne. Le voyage fût tout de même assez éprouvant : très long, engoncé dans mes affaires de neige (qui blaguent vraiment pas) et pas de pause (les toilettes dans le bus, c'est le pire ennemi du voyageur nocturne).

Vue du lac depuis le Grand Manitou
Nous arrivâmes le lendemain matin. La brochure publicitaire disait vrai : Tremblant, c’est effectivement la rencontre entre l’Europe et l’Amérique. S’y côtoient les « Cuirs de Paris » sponsorisés Hell’s Angels, les cafés avec terrasse où chacun ne manquera pas de se peler, les poutineries et autres queues de castor (beavertails). Fin fond du Québec oblige, on y parle Français avec un accent horrible, on se gèle les couilles et les filles sortent en boîte habillées comme des putes.

Vue du lac depuis le haut des stades
Non, vraiment, la meilleure boîte de la vallée – dont j’ai oublié le nom – sert je crois de décor pour les documentaires à bas coût sur le quotidien de la jeunesse de Prypyat. Je critique pas souvent, mais quand même : là-bas, le lap-dance amateur par des blondes bourrées qui se lâchent est l’attraction favorite de la gente masculine. Il se pratique avec une robe moulante et très courte, des talons hauts et rarement de culotte. Le collant se doit d’être transparent. Je dois dire qu’une fois le choc de la première fois passée, le spectacle devient assez plaisant.

Vue du Grand Manitou - par temps clair
Autre astuce intéressante si un soir vous sortez par là-bas : si vous souhaitez fendre la foule pour vous rendre au bar ou aux toilettes, il existe une gestuelle normalisée qui permet d’indiquer aisément aux fellow patrons de bouger leurs gros culs du chemin. Imaginez simplement qu’au volant d’un véhicule au volant atrophié et anormalement éloigné du siège conducteur vous deviez braquer à gauche. Vous y êtes. Pas besoin de vérifier l’angle mort.

Non-vue du Grand Manitou - par temps non clair
Je suis de bonne humeur dîtes donc aujourd’hui, je trouve que mon article prend une tournure vraiment passionnante. À Tremblant le réveil se faisait vers 10h du matin environ. Nous dévalions les pistes jusqu’à 16h, je me séparais en général du groupe assez vite pour « enchaîner parce qu’à ce rythme là ça va me gonfler » (râlé en français à un anglophone). L’hôtel était situé au pied des pistes, ce qui est agréable quand il s’agit d’aller des pistes à l’hôtel. Il offrait un sauna et un jacuzzi extérieur gratuit, que nous ne manquions pas d’exploiter armés de bières et de clopes. Le rêve. Le soir, c’était soirée en boîte. Le tout dans la neige et par -20°C environ (un peu moins la nuit).

Versant Sud
D'ailleurs, pour continuer dans la série « informations qui nous passionnent tous », voici les quelques conclusions que j’ai pu tirer de la météo constatée cette semaine là. Un temps parfait pour s’adonner à vos sports d’hiver favoris ! Le soleil brilla et le ciel fût d’un bleu éloquent la plupart du temps, ce qui n’empêchait pas la nuit d’apporter son lot de neige fraîche pour le lendemain matin. Les températures ressenties oscillèrent entre -30°C la nuit et +5°C l’après midi, ce qui offrait un cadre idéal pour le ski. La neige était impeccable, ni verglas ni soupe ni durcissements, une neige très malléable transformant quotidiennement. À l’exception notable du quatrième jour où il faisait un temps de merde en altitude.

Le Smoked Meat Sandwich chez Scharwtz Delicatessen
Pas de chute pendant cette semaine (j’ai plutôt bien skié je suis assez content) – en revanche je me suis solidement bouffé le vendredi suivant à Blue Mountain, comme quoi... Au retour, nous fîmes un arrêt par Montréal pour la soirée. Dîner en compagnie du staff du club chez Schwartz, delicatessen offrant de la peu ragoûtante mais succulente viande fumée sur Saint-Laurent, puis direction Place-des-Arts pour le Festival des Lumières.

La Fête des Lumières à Montréal
Hallucinant comme festival, j’ai eu l’occasion de faire de la luge sur une piste artificielle haute en couleurs d’une centaine de mètres de long, d’assister à des supers concerts gratuits, de goûter du fromage et de la terrine, de monter sur une grande roue, de faire griller des marshmallows, de dessiner un bonhomme au laser sur un mur et même – folie complète au Canada – de consommer des breuvages alcoolisés sur la place publique. Bref, grand moment. Je me suis ensuite séparé du groupe qui allait dans un bar à strip-tease pour aller boire de l’Unibroue Miel chez Clémence et Guillaume, avant de reprendre le car du Club direction la meilleure ville d’Amérique du Nord.
La rampe de luge


Mais où étaient Benjamin et Julien cette soirée là ? C’est très simple, ils étaient chez moi, à Toronto. Julien a même dormi dans ma propre maison, mais c’est pas la première qu’on swap ainsi nos vies. On a ensuite passé le week-end ensemble et on s’est plutôt bien marré, en mettant par exemple le feu au Ein Stein’s (j’avais dit que j’en reparlerai) en dansant la tecktonik ou en se faisant refuser d’une soirée à moitié clandestine dans un restaurant asiatique.

La Grande Roue
Et les deux semaines suivantes, alors ? C’est très simple : un paper (dizaine de pages) en musicologie, trois en architecture, un en histoire économique, un en histoire des médias et les dossiers de candidature en Master. J’ai encore deux autres devoirs à rendre la semaine prochaine, mais le rush est passé. Vous comprenez pourquoi j’étais un peu occupé ces derniers temps. D’autant qu’en plus je devais tout organiser pour mon autre projet, qui se réalise au moment même où j’écris ces lignes. Je ne peux pas encore en parler publiquement, mais ce sera l'objet de mon prochain article.

Un concert très cool. Groupe indéterminé mais apparemment assez célèbre.

9 févr. 2012

Les bonnes résolutions, et les voyages

Voilà que j'ai encore une fois énormément de choses à raconter. En effet ces très agitées dernières semaines ont fait de moi un homme nouveau, plein de bonnes résolutions et armé pour affronter l'hiver. Mais commençons par le commencement: la pendaison de crémaillère des ex-Basement People. Les photos sont dans le désordre.


La campagne canadienne
C'était il y a quelques semaines, la première grosse soirée du deuxième semestre. Changer de semestre, c'est un peu comme passer d'une saison à une autre dans une série des années 1990: y'a des gens qui disparaissent, d'autres qui apparaissent, et globalement les choses sont très différentes. Cette soirée était donc pour moi l'occasion de rencontrer toutes ces nouvelles personnes qui venaient d'arriver à Toronto et de m'intégrer correctement dans ce nouveau groupe d'amis.

Le Parlement du Canada
Malheureusement le jeûne de 48h qui précéda la soirée, les quelques bouchées de corned beef avalées avant de sortir, le froid, la fatigue et l'alcool fort en ont décidé autrement. Record battu du plus gros bade alcoolique de ma vie: perte totale de repères, impossibilité de tenir sur mes pieds, vomi allongé dans la neige alors qu'une dizaine de personnes arrivaient à peine. Le pire c'est que j'avais très peu bu. À minuit je m'endormais dans ce qu'il restait du matelas de JC

La Chambre des Communes du Canada
Il n'y a pas de photo pour immortaliser cet instant, à mon grand dam.. Mais un terrible constat s'imposait: le Canada avait eu la peau de ma résistance légendaire aux fêtes intensives. Il fallait donc que je lève le pied, aussi bien pour ma santé que pour des raisons financières. Depuis, finie la fête quotidienne, ma consommation d'alcool a fortement diminuée, idem pour le tabac, et je vis moins la nuit. 


Le Sénat du Canada
En parallèle, je me suis mis sérieusement à la bouffe diététique; légumes, poisson, produits laitiers ont remplacé les quotidiennes poutines et autres burgers. Une résolution qui d'ailleurs compense largement l'argent économisé par la diminution de ma consommation de bière. Mais les considérations chiantes sur ma santé destinées à ma famille s'arrêtent là: maintenant je vais vous raconter mes voyages.


Sur le canal d'Ottawa, plus grande patinoire du Monde.
Trois semaines, trois beaux voyages: je peux vous dire que je me suis fait plaisir ces derniers temps. Tout d'abord, un énième week-end à Montréal. L'igloofest, les soirées les "moins hot" de Montréal, battait son plein. C'est un festival électro qui se tient à l'extérieur (donc par -20°C), sur les quais, et qui a pour particularité d'être absolument énorme. J'ai pas eu l'occasion d'assister à beaucoup de gros concerts depuis que je suis arrivé ici, où la musique se joue plutôt dans des petites salles, et ça fait du bien de prendre une bonne dose de minimale dans la tronche. Excellente soirée et très bon week-end.

La Basilique d'Ottawa
Vînt ensuite un week-end beaucoup plus modeste, à Ottawa. Ottawa, c'est typiquement la ville dont on se dit qu'il n'y a rien à voir, et effectivement il n'y a pas de monument vraiment marquant. J'y suis resté une nuit, avec JC, logés chez un autre JC. Et bien franchement ce fût une bonne surprise - si la visite se fait relativement rapidement, la ville est assez mignonne par endroits. Et la plus grande patinoire du monde la parcourt sur 8 kilomètres.
Vue depuis le lac. Gelé, évidemment.
Nous avons notamment visité le Parlement du Canada: une visite assez folklorique. Déjà, il faut savoir qu'Ottawa est parfaitement bilingue - nous n'avons rencontré personne ne maîtrisant pas les deux langues. Au quotidien c'est un peu badant de les voir passer de l'un à l'autre sans faire attention, mais ça nous a permis de participer à une visite guidée en français. La guide, particulièrement enjouée (c'était hallucinant, c'est la première fan de Victoria que je rencontre) et québécoise, nous a tout montré jusqu'à l'intérieur de la Chambre des Communes et du Sénat. Tout cela gratuitement. 

La bibliothèque du Parlement
Dans l'ensemble, j'ai trouvé qu'on rentrait un peu comme dans un moulin, on aurait presque pu aller toquer au bureau d'Harper et lui claquer la bise qu'aucun garde ne nous aurait embêté. C'est ça le Canada: ils s'attendent tellement pas à ce qu'on pense à mal qu'on pense plus soi même aux questions élémentaires de sécurité que ça soulève. Mais au quotidien c'est sacrément agréable. 

En bordure de fleuve
Ambiance tout à fait différente avec mon troisième voyage, d'où je reviens à peine. Sur un coup de tête, je suis en effet allé rejoindre Alex à Shanghai, en Chine. Un long voyage, assez éprouvant, deux escales à chaque fois, mais un véritable choc à l'arrivée. Je n'y suis malheureusement resté que trois jours, et je dois encore faire développer mes photos prises avec un jetable. 

Moi chez Alexandre
Shanghai, c'est vraiment une atmosphère particulière. On se sent pas vraiment en Chine, c'est un peu une espèce de bulle qui s'est formée à l'aide de grandes tours, aveugle face aux gros problèmes sociaux que l'on aperçoit en sortant un peu du centre. Mais c'est quand même une ville qui a l'air passionnante: Alex m'a emmené à Yu Yuan le premier jour - un parc magnifique avec ses pagodes et ses petits ponts. Le soir on devait sortir mais finalement j'étais un peu crevé après le voyage, je me suis couché de suite.


Les Yu Yuan (Yuan signifie jardins)
Le deuxième jour nous sommes allé visiter Nanshi, la vieille ville où se situe notamment un marché hallucinant puisqu'ils y vendent.. des criquets ! C'est folklorique mais très bruyant, ça tape vite sur le système. Le soir on est sorti au n°88, une boîte hyper kitsch avec une déco qui se veut une référence à l'art traditionnel chinois. Le tout est assez incroyable et la musique est cool - très bonne soirée. 
Vue de Pudong (centre financier) depuis le Bund (vrai centre)
Enfin le troisième jour on a vu Jing An Temple, qui se trouve au milieu du quartier carrément chicos de Shanghai. C'était un temple tout à fait respectable jusqu'à la révolution culturelle, où il a été transformé en usine. Maintenant c'est redevenu un temple au milieu des centre commerciaux de luxe qui composent le quartier. Le soir je reprenais l'avion en direction de Los Angeles. C'était bref, mais c'était intense, et clairement si je retrouve des billets bradés j'y retourne !

26 janv. 2012

Le bol d'air frais

Voilà trois semaines de vacances bien occupées. J'ai eu l'occasion de voir, si le compte est bon, 13 personnes différentes, dont des parents, un frère, un petite copine et bien sûr Clotilde. Cette dernière a passé les 4 plus beaux jours de sa vie à Toronto et a pu profiter d'une température tournant autour de 5°C, soit 15 degrés au dessus de la moyenne de saison.

Incohérent, ne manquera t-on pas de dire, avec le titre de cet article. En effet le bol d'air frais ne concerne en aucun cas cette ville quasi-tropicale qu'est Toronto (notez la profondeur du propos), mais bien Montréal, où la température ressentie tournait plutôt autour des -30°C. Petit détail intéressant: Montréal est situé sur le 45e parallèle Nord, comme Bordeaux.

Tout a commencé après ma semaine de l'angoisse remplie d'examens et de mémoires: mes parents ont alors commencé à s'y prendre à l'avance et à acheter trois vols pour Toronto pour la semaine suivante. Ainsi arrivèrent-ils accompagnés de mon dorénavant grand frère dans la Ville Reine le 17 décembre après un long vol équipé d'écrans individuels. Tout s'est alors accéléré: marché de Noël du Distillery District, visite du centre-ville, Yorkville, et paf le week-end suivant Louise arrivait. 

Je dois quand même préciser que Toronto est une grande ville et que nombreuses sont les choses à découvrir. Malheureusement je n'avais moi-même pas vu grand chose avant que mes parents arrivent, et ils ont donc pris la visite de la ville à la légère. Par flemme ont-ils donc zappé les différents parcs remplis de lacs et d'animaux qui sillonnent la ville. Nous sommes en revanche allés voir les chûtes du Niagara, merveille naturelle située à une petite heure de Toronto, merveilleusement dénaturée par l'espèce de Disney Village qui sert de centre-ville.


Noël. Sobriété absolue.
Mes parents repartant le 25 au soir, c'est donc dans leur chambre d'hôtel que nous avons célébré pour la énième fois la naissance du Christ - à noter que cette chambre se situait au 34e étage d'une tour avec une joli vue sur tout l'est de l'agglomération torontoise. À noter que cette tour était étrangement dotée d'un treizième étage. Bref, Noël: pour faire court ce fût une grosse chouille à peu de frais à coup de champagne, vin de glace et aliments comestibles (mes premiers depuis 3 mois). 

Ce fût ensuite le tour de Poupouille de débarquer. Promenades chill et restaurants chics, elle n'est malheureusement restée qu'une nuit puisqu'on partait le lendemain rejoindre toute la troupe à Montréal. Une chose est sûre, la semaine tant attendue pendant le premier semestre était à la hauteur, parce qu'on s'est sacrément bien poilés.

J'en ai pas grand chose à faire de la ville de Montréal, ville dans laquelle j'ai passé quasiment autant de week-ends que Toronto. Non, toute la magie du séjour venait de tous ces gens qui m'avaient manqué et qui d'un coup étaient presque tous réunis. Comble du bonheur, il y avait de la neige partout et il faisait -26°C en moyenne. Enfin un hiver canadien honnête, revigorant, agréable, beau. Évidemment ceux du Sud qui ont perdu 50°C en quelques heures d'avion ont moins apprécié. 


J'ai remarqué que depuis que je suis au Canada je parle beaucoup trop de la météo. Donc à la place je vais raconter la nuit du nouvel an. Grosso merdo on voulait aller voir le feu d'artifice qui était un peu loin de l'appart, du coup on a dû prendre le bus. Le problème, vous l'aurez deviné, c'est qu'on était à la bourre et qu'après plusieurs faux décomptes volontaires Minuit est bel et bien passé dans le bus. Des bisous partout, des vœux de bonheur et la sacrée surprise de voir les gens seuls dans le bus n'en avoir rien à foutre.


On a fini par arriver au bord du Saint Laurent, pile à temps pour voir la fin du spectacle. On était content, malgré tout. Mais le meilleur est venu après: la foule en liesse, la folie absolue, on ouvre la bouteille de champagne et on la partage avec tout le monde - moment de rêve. Malheureusement pour Alexandre et moi-même nous n'étions pas avec le groupe. Ces sous-merdes ont fait ça sans nous après nous avoir consciencieusement semés. Après avoir fumé une clope, taxé des portables inutiles, trouvé une cabine téléphonique et effectué un canular, nous les retrouvions et partions pour une soirée tout à fait secondaire.


Nouvel an. Sobriété absolue.
Puis très vite l'heure de la séparation en larmes arriva et nous dûmes chacun retrouver nos contrées respectives. Sauf Clotilde qui, malgré l'ambiguïté manifeste de notre relation, vînt passer quelques jours à Toronto. Supers moments et visite de long en large: la fac, les quartiers hipster, hippie, italien, portugais, chinois, coréen, chic, la fac, les tours de Downtown, la CN Tower et les sublimes îles de Toronto. La blonde était ravie de son voyage et moi de sa venue, preuve que Toronto est vraiment une destination vacances qui vaut le coup.

Pendant tout ce temps là évidemment j'étais avec ma rousse, et je tiens à remercier les 29 généreux donateurs qui nous ont permis de passer ces 20 jours ensemble. C'était vraiment génial. Louise était super contente et elle a presque pleuré en repartant. J'étais aussi sacrément content, tellement que je me suis empressé de préparer ma petite surprise - en espérant qu'elle le reste le plus possible. Après avoir regardé Lou passer la douane, je me suis retourné. J'étais de nouveau seul. Ça m'a fait tout bizarre, mais heureusement Benjamin arrivait le lendemain pour me prêter main forte. 

Vous avez bien lu, Benjamin est bel et bien venu à Toronto - chose qui paraissait impossible encore quelques jours avant son arrivée. Bon, j'ai dû quand même lui filer un coup de main pour les démarches (l'achat du billet en ligne), mais l'essentiel était là. Tour des bars coolos torontois, découverte de l'ambiance de la ville - pas d'énorme folie mais des soirées sympa, chill. 


Dans un prochain article, je raconterai la descente aux enfers qui a suivi le bol d'air frais: de l'alcool, du corned beef, de la salive et une bassine.

6 déc. 2011

La semaine horrible

Une rumeur se fait de plus en plus pressante en ce moment dans Hogtown: il neigerait à une heure au nord. Forcément en entendant cela on se mets à imaginer une sorte de scénario fantastique dans lequel le gros monstre tout blanc - qui serait l'Hiver Canadien - approche pas à pas de la ville qui s'était vainement blottie contre son grand lac dans l'espoir d'y échapper. Mais non, après plusieurs fausses alertes il semblerait que cette fois soit la bonne. Nous avons désormais définitivement quitté l'été plus ou moins indien et tombons droit vers le négatif, sans espoir d'en ressortir bientôt. 

Il n'empêche qu'en attendant il fait un temps de merde (de la pluie, donc), et la magie de l'hiver qui approcherait se transforme en une selle de vélo qui te trempe le jean et te donne l'air con en cours et des gouttes gelées qui te filent la crève. Le Centre for International Experience, heureusement, organise des réunions d'information pour apprendre aux gens des pays chauds que nous sommes comment s'habiller, se nourrir et globalement éviter d'y rester d'ici le mois d'avril. Je n'ai pas pu y assister.

Et pour cause, la semaine qui vient de se terminer était ce qu'on peut appeler une semaine "horrible". Le terme est exagéré dans la mesure où il n'y a pas eu d'effroi en soi, mais plutôt un harcèlement quotidien de la part de ma conscience qui souhaitait à tout prix réaliser le triple objectif de la semaine: 1. Rédiger dans les temps mes quatre papers (soit un total de 35 pages donc 5 en catalan) tout en m'assurant des notes supérieures à 90%. 2. Ne pas dépenser plus que les 20 dollars qu'il me restait pour la fin de mois. 3. Dormir suffisamment pour être en forme pour ma soirée d'anniversaire programmée le samedi suivant.

Ainsi donc, et pour la première fois de ma vie, j'ai réussi à combiner sérieux, économies et hygiène de vie. Bon, ça n'a duré que 5 jours et je dormais en fait le jour, mais je n'étais pas peu fier d'être en mesure de rendre tous mes travaux en temps et en heure, et avec le sourire. J'ai donc, en une semaine, expliqué quels clichés racistes véhiculait inconsciemment le zouk commercial des Antilles françaises, raconté en catalan l'histoire du Roussillon, expliqué à l'aide de six théories différentes l'évolution des taux de criminalité d'une ville moyenne canadienne et expliqué en quoi la Science était un média en utilisant des notions d'architecture.

 Mon sujet d'étude



Le répit n'est que temporaire dans la mesure où deux partiels m'attendent au tournant le 12 et le 19. Des partiels auxquels je dois exceller si je veux pas me faire chauffer les oreilles par Élodie Luquet et surtout échapper à une nouvelle dissertation sur le gouvernement des Juges. À priori ça pourrait le faire - même si je suis pas rassuré pour le premier d'entre eux, la musicologie, où le professeur retire symptomatiquement un pourcentage non négligeable de points à chaque faute de langue. C'est ça aussi d'étudier dans l'une des dix meilleures universités du Monde et dans la meilleure université du Canada loin devant McGill. Désolé pour l'absence de virgule mais c'était fait exprès.

À la fin de la semaine horrible a eu néanmoins lieu un évènement de taille: j'ai eu 20 ans. Il était donc de bon ton de fêter ça dignement avec des breuvages alcoolisés, même si pour diverses raisons - notamment le videur le plus con du monde associé à un pénis en plastique collé sur mon nez - l'alcool vînt à manquer. Le début de la soirée commençait pourtant en fanfare puisque j'ai eu l'excellente surprise d'avoir plein de cadeaux qui, à ma grande surprise, étaient axé autour de l'imaginaire phallique. Ça m'a quand même énormément fait plaisir. J'ai également reçu de nombreuses cartes, des messages immatériels sur divers réseaux sociaux et surtout des fleurs d'une fille qui doit sacrément m'apprécier.
Photo moyenne mais je porte le masque de pénis.
Photo qui d'ailleurs pose la question des facteurs qui amènent cette fille à m'apprécier.
Mais ceux qui occupent à présent mon esprit sont les nombreuses personnes qui vont (enfin) venir me voir à Toronto dans les prochaines semaines. Le 14, Clémence et Guillaume. Le 17, mes parents et mon frère. Le 21, la fameuse nana qui m'apprécie pas mal. Le 27, Marianne et Sarah. Le 29, direction Montréal pour le Nouvel An pour retrouver plein de copains dont des gens qui viennent de très loin. À part se les cailler, il y a de fortes chances pour qu'on fasse les foufous et qu'ont passe cinq jours extraordinaires. Ou bien ce sera moyen, chacun de nous ayant énormément changé en un semestre de 3A et nos affinités n'étant plus ce qu'elle aient pu être.


Allez, viens !
Je tiens à rassurer les personnes citées plus haut ainsi que celles non citées (j'attends vos dates les gourmands), dans l'hypothèse où elles liraient: il y a de la place chez moi. Quand Louise sera là et que la place viendra à manquer, il n'y a quand même pas de souci pour vous trouver un lit grâce à la générosité avérée ou supposée des personnes qui m'entourent. Pendant que j'y suis, j'ai de salvatrices vacances du 20 au 26 février et compte partir skier autour de ces dates et notamment traverser le continent. Me conseilleriez vous: 1. de prendre l'avion aller/retour et de gagner plein de temps sur place ? ou 2. de payer 30% de plus pour le trajet et de traverser tout le Canada avec le train pendant 4 jours en prenant plein de photos ?

28 nov. 2011

La semaine à la Nouvelle York

Je n'ai pas mis les pieds à Toronto pendant deux semaines, et pour cause, j'étais successivement à Montréal puis à New-York. Montréal j'y suis resté 6 jours et New-York 5 et c'était très cool. [notez que ce paragraphe a été rédigé il y a plus d'une semaine mais que papers obligent j'avais dû m'arrêter là. Depuis d'ailleurs je me fais un peu chier au 593 Bathurst St. Toronto, ON M5S 2P8]

Montréal on s'en fout un peu, c'est un peu comme la banlieue de Toronto - et personne raconte sa semaine à Meudon sur son blog de 3A.
J'étais déjà allé à New-York il y a trois ans avec mes parents, on avait fait tout les spots touristiques, musées, et quartiers de la ville. Il ne me restait plus donc qu'à faire la fête, ce que je n'ai pas manqué de faire malgré mon jeune âge et l'absence de fausse carte (j'ai des relations, vous comprenez).


Enfin, quand je dis jeune âge, j'exagère: j'ai quand même presque 20 ans dans la mesure où mon anniversaire tombe le 3 décembre, 3 décembre, 3 décembre. Mais je m'égare accidentellement. Donc, New-York, bon, grosso merdo j'ai passé mon temps à faire de la photographie. En effet j'ai un appareil photo et suis donc photographe. Je me suis aussi fait quelques cadeaux chez Uniqlo notamment.


Je suis en mesure de recevoir le courrier postal.





Tout commença dans le bus pour New-York. Il faut savoir qu'il faut environ 10h pour parcourir en bus les 552.99 kilomètres qui séparent les deux agglomérations, arrêt à la douane compris. Malheureusement un hasard de calendrier a fait que je suis tombé sur le bus le plus nul de la compagnie, à savoir celui qui tombe 2h en panne après l'arrêt à la douane et qui doit ensuite rouler lentement pour éviter tout ennui. Au lieu d'arriver à 8h15 je suis donc arrivé à 13h à Manhattan. Une métrocard et un crochet vers la 59ème plus tard j'avais les clés de chez Victoire et pouvais piquer un petit somme sur le canapé en cuir de son salon.


Réveillé par la néanmoins sympathique colocataire de Victoire, vers 16h, je me suis attelé à remplir l'objectif officiel de mon week-end, à savoir la photographie. J'ai notamment pris la croûte ci-dessus, c'est à Greenwich Village à environ 2,50 mètres du porche de Victoire. Vous pouvez admirer mon souci du détail en cliquant sur la photo.



Sur la même rue, toujours dans Greenwich Village. L'usage du noir et blanc m'a valu pas mal de likes sur Facebook, c'est un peu une consécration. Ce soir-là j'ai rejoint Alexandra chez elle afin de parler de choses et d'autres et de boire des bières sur son rooftop en face de l'Empire State Building. Quand je dis en face, je veux dire vraiment en face, genre, de l'autre côté de la rue. Il y avait des transats et une terrasse en teck. Je savais que personne me croirait.

Greenwich Village toujours. Il faut savoir que ce quartier est assez bordélique. En effet vous n'êtes pas sans savoir qu'à New York les rues sont horizontales et les avenues verticales, deux rues et deux avenues ne pouvant en théorie jamais se croiser. Et bien dans ce quartier la 13ème croise la 4ème et ce simple fait nous a empêché avec Leila de trouver un restaurant sans Google Maps. L'unique conclusion à tirer de cette affaire est que le retour à Paris sera d'une rudesse à s'en éclater la boîte crânienne contre une façade haussmannienne.

Évidemment mon âme de journaliste du dimanche m'a poussé à m'intéresser au New-York post-11 septembre, puisque Occupy Wall Street venait tout juste de se faire lourder. J'ai donc voulu m'essayer à un exercice tout nouveau en allant à la rencontre de pompiers situés tout près de Ground Zero pour leur poser les questions bateau que des milliards de connards ont posé avant moi. Malheureusement pour ma vocation d'une demi-journée je n'ai croisé personne à proximité immédiate de l'entrée et je n'ai pas osé pénétrer plus profondément la caverne. Pardon, la caserne. Étrangement après que j'eus pris cette photo un type m'a demandé son chemin, il a dû se dire qu'un type qui prenait des photos de tout et n'importe quoi devait forcément être un mec du coin.
Il y a trois ans, lors de ma première visite, j'avais pris ce cliché de Ground Zero en construction d'un endroit très précis dans le centre commercial d'à-côté. Vous noterez qu'à l'époque il y avait plus de trous que de tours (alors que le projet final prévoit quatre tours et deux trous).

 Et donc je suis retourné au même endroit pour prendre la même photo afin d'illustrer la puissance américaine qui ne faiblit pas. Notez un peu les énormes progrès qui ont été fait: j'ai moi-même été surpris de voir deux belles tours déjà bien plus hautes que leurs voisines être apparues en trois ans à peine. Par contre impossible de retrouver l'angle exact de l'époque, je n'étais pas assez à gauche ni assez en hauteur et pourtant je suis retourné sur l'exacte même plate-forme. Rétrospectivement je me demande si j'étais pas monté dans l'escalier fermé au public juste à coté. Ou bien l'expansion de l'univers a changé à jamais cette perspective. Nul ne saura jamais.

Énervé de ne pas avoir pu trouver le bon endroit où prendre ma putain de photo je suis allé me défouler dans la salle de boxe la plus proche. Pour moi, le sport, c'est vraiment une soupape qui me permet de m'aérer l'esprit après une contradiction. L'occasion de rencontrer Jerry (je me rappelle plus de son vrai nom mais il avait vraiment une tronche de Jerry), qui était dans cette même salle de sport au moment où les tours sont tombées. Un de ses amis est mort à l'intérieur. Il ne sait pas s'il est mort d'asphyxie, d'être passé par la fenêtre, d'avoir été pris dans les flammes ou d'avoir été écrasé par l'effondrement. Une chose est sûre, tout n'est pas clair sur cette histoire et Jerry revient ici tous les jours, parce que c'est juste à coté du mémorial et que si on découvre quelque chose de nouveau c'est ici qu'on l'apprendra. Et puis Jerry aime la boxe.

Situé entre Wall Street et le World Trade Center en reconstruction, au milieu du quartier le plus dense et franchement étouffant de New-York, ce joli petit cimetière abrite beaucoup d'inconnus qui n'ont sûrement jamais connu le New-York d'aujourd'hui et qui n'ont donc jamais demandé à reposer dans un quartier aussi bruyant.

Une fois finie ma petite balade dans le sud de Manhattan je suis allé à Times Square. Grand classique de New York vu et revu des centaines de fois, j'y suis surtout allé pour voir le world-famous Cardstand. Ceux qui comprennent sont des rois, les autres ont gagné un aller-retour vers knowyourmeme.com (ou Google Images). Je suis ensuite monté sur les escaliers rouges du côté nord de la place pour prendre LA photo que tout le monde prend toujours. Malheureusement, sous le coup de l'émotion, erreur bête: je me suis trompé de direction et ai pris le mur de derrière (oui j'ai bel et bien pensé à cette blague sur le moment).

Après Times Square, Ground Zero et Wall Street je me suis dit que c'était quand même débile d'aller dans des endroits où j'étais déjà allé. Du coup je suis allé sous terre: dans le métro. C'est jamais difficile de se promener au bord des rails ou dans les tunnels de service, il n'y a souvent qu'une petite barrière à franchir. J'y suis pas resté longtemps parce que je voulais pas non plus me perdre ou me faire mordre par un rat mais j'ai pris quelques photos sympas, comme celle-ci.

Toujours dans une dynamique d'explorer le côté sombre et dangereux de New-York, je suis allé dans Central Park la nuit. Brrrr les côchers sans tête et autres violeurs/découpeurs de gens. En fait c'est tout à fait éclairé et bon enfant, il y a des joggers et des clochards en train de chiller. C'est donc assez joli même s'il m'a fallu une bonne heure pour arriver en bas depuis un peu moins du milieu.

Brrr Central Park la nuit, c'est dangereux, c'est malfamé. Ici un terrain de softball transformé en patinoire et des enceintes diffusant très fort les chants de Noël les plus bucoliques, à savoir LMFAO, Justin Bieber et autres Black Eyed Peas.

Contraste assuré avec ce petit lac un peu plus bas, fort mignon avec ce couple qui s'engueulait et ces gosses qui braillaient. Je m'y suis quand même posé quelques minutes, la réflexion des lumières de la ville dans l'eau du lac m'inspirant toutes sortes de pensées sur la réflexion des lumières dans l'eau des lacs. J'ai pris la photo, elle est bien à l'endroit. Dîtes moi si c'est de l'art.

Après ce petit moment d'introspection j'ai pris le métro pour rentrer. J'étais, comme on disait en 2006, en mood observateur de la vi(ll)e et ai donc su apprécier ce petit moment de calme, à savoir un guitariste jouant un morceau de classique et un couple s'enlaçant. Pensant prendre le cliché de la journée j'ai pris la photo en vitesse avant qu'il ne soit trop tard. Malheureusement le cadrage et la mise au point sont foireux, et surtout les regards que me lancèrent autant l'homme que la femme m'arrachèrent à ma posture d'explorateur sensible et m'obligèrent à jouer celui qui testait simplement un nouvel objectif lambda dans le vide.

Il s'agit bel et bien d'une publicité pour un service de location d'espaces de stockage qui a décidé de se lancer dans la politique. Je dois reconnaître que c'est une subtilité de la culture américaine que je n'ai pas compris.

Le lendemain j'avais pour projet d'aller dans le Bronx, et plus précisément dans le Sud du Bronx, là où précisément il ne faut pas aller. Malheureusement c'est un peu le bout du monde et le timing m'obligeait à y aller de nuit, ce qui avait moins d'intérêt tout en étant d'après pas mal de guides touristiques plutôt suicidaire. Je suis donc à la place allé me balader dans Brooklyn. Forcément, c'est tout de suite plus hipster et artsy. Je n'ai même pas eu à booster la couleur de la photo ci-dessus.

Bon, là, j'ai évidemment appliqué un filtre. Je trouve que ça rend pas mal avec la luminosité qui était assez faible et le mur peint en verre pâle. Oh wait, is that two baby dolls hanging on that power cable ?

Dernière petite trouvaille, un espèce de marché un peu concept dans des conteneurs moches donc beaux, où les magasins sont les mêmes chaînes que partout ailleurs à l'exception des prix qui sont plus élevés. Artsy, et hipster. Après ça retour à Manhattan par le métro qui passe sur le pont mais d'où en fait on voit pas grand chose, arrivée dans Chinatown, traversée de Little Italy (d'une authenticité à couper le souffle), traversée de Soho, consommation de breuvages à base de houblon chez Leila et recherche du fameux restaurant introuvable dans West Village. Le lendemain je montai dans le bus à 22 secondes près et rentrai à Toronto.