30 mars 2012

8 mars 2012

La Reading Week

C’est vrai que cela fait longtemps que je n’ai rien écrit ici. D’aucuns dénoteront un certain désengagement de ma part quant à la provision de nouvelles fraîches. C’est vrai. Ça et le fait que j’ai été plutôt très occupé ces dernières semaines. D’ailleurs vous m’en voudrez pas si je reviens en arrière dans mon récit, c’est aussi ça d’être en retard sur son blog, ça fait réviser les règles de concordance des temps du passé.

Mont Tremblant, ski dans la forêt
Nous revenons donc trois semaines en arrière : la Reading Week. En effet dans la mesure où l’année universitaire se termine fin mars et que le printemps est une notion toute relative au Canada, il n’y a pas de Spring Break à proprement parler ici. Plutôt une prude semaine de « pause pour nous permettre de rattraper l’éventuel retard qu’on aurait pu accidentellement accumuler dans nos readings ». Autant dire qu’il y a pas du avoir des masses de bouquins ouverts cette semaine là.

En haut de Tremblant, paysage hallucinant
Pour ma part je suis parti avec l’UTSSC (le club de ski de l’Université) à Mont-Tremblant, bucolique lieu de villégiature glacé situé dans les Laurentides, soit à une bonne heure et demie de car au nord de Montréal. Mont-Tremblant, c’est marrant, parce que nombre de connaisseurs disent que c’est petit et pas top. Il n’est pas opportun je pense de comparer avec les Alpes, mais après mes sorties à Blue Mountain j’ai trouvé le domaine plus que correct. Il y a tout de même une petite centaine de pistes sur quatre versants et une grande variété dans les tracés.

Le village de Tremblant
D’ailleurs cette semaine au ski était absolument géniale. Vraiment. Que je vous raconte : contrairement aux trips à Blue Mountain et à ce qui se fait en général en Ontario, l’aspect soirée était clairement pris en charge par le Club. Bien sûr le Staff n’a pas dansé toute la nuit dans l’allée une bouteille de vodka à la main, mais le départ se faisait depuis le Ein Stein’s, bar qui aurait mérité d’apparaître plus souvent sur ce blog, après un Social bien arrosé (de poutine et chicken wings, assurément).

Vue depuis the Edge
Interdiction de consommer de l’alcool dans les bus en Ontario ou bien le chauffeur prend, les cannettes se sont mises à pschitter une fois la frontière traversée. Le Québec, cet eldorado pour tant de jeunes nord-américains soudain pris de passion pour la culture européenne. Le voyage fût tout de même assez éprouvant : très long, engoncé dans mes affaires de neige (qui blaguent vraiment pas) et pas de pause (les toilettes dans le bus, c'est le pire ennemi du voyageur nocturne).

Vue du lac depuis le Grand Manitou
Nous arrivâmes le lendemain matin. La brochure publicitaire disait vrai : Tremblant, c’est effectivement la rencontre entre l’Europe et l’Amérique. S’y côtoient les « Cuirs de Paris » sponsorisés Hell’s Angels, les cafés avec terrasse où chacun ne manquera pas de se peler, les poutineries et autres queues de castor (beavertails). Fin fond du Québec oblige, on y parle Français avec un accent horrible, on se gèle les couilles et les filles sortent en boîte habillées comme des putes.

Vue du lac depuis le haut des stades
Non, vraiment, la meilleure boîte de la vallée – dont j’ai oublié le nom – sert je crois de décor pour les documentaires à bas coût sur le quotidien de la jeunesse de Prypyat. Je critique pas souvent, mais quand même : là-bas, le lap-dance amateur par des blondes bourrées qui se lâchent est l’attraction favorite de la gente masculine. Il se pratique avec une robe moulante et très courte, des talons hauts et rarement de culotte. Le collant se doit d’être transparent. Je dois dire qu’une fois le choc de la première fois passée, le spectacle devient assez plaisant.

Vue du Grand Manitou - par temps clair
Autre astuce intéressante si un soir vous sortez par là-bas : si vous souhaitez fendre la foule pour vous rendre au bar ou aux toilettes, il existe une gestuelle normalisée qui permet d’indiquer aisément aux fellow patrons de bouger leurs gros culs du chemin. Imaginez simplement qu’au volant d’un véhicule au volant atrophié et anormalement éloigné du siège conducteur vous deviez braquer à gauche. Vous y êtes. Pas besoin de vérifier l’angle mort.

Non-vue du Grand Manitou - par temps non clair
Je suis de bonne humeur dîtes donc aujourd’hui, je trouve que mon article prend une tournure vraiment passionnante. À Tremblant le réveil se faisait vers 10h du matin environ. Nous dévalions les pistes jusqu’à 16h, je me séparais en général du groupe assez vite pour « enchaîner parce qu’à ce rythme là ça va me gonfler » (râlé en français à un anglophone). L’hôtel était situé au pied des pistes, ce qui est agréable quand il s’agit d’aller des pistes à l’hôtel. Il offrait un sauna et un jacuzzi extérieur gratuit, que nous ne manquions pas d’exploiter armés de bières et de clopes. Le rêve. Le soir, c’était soirée en boîte. Le tout dans la neige et par -20°C environ (un peu moins la nuit).

Versant Sud
D'ailleurs, pour continuer dans la série « informations qui nous passionnent tous », voici les quelques conclusions que j’ai pu tirer de la météo constatée cette semaine là. Un temps parfait pour s’adonner à vos sports d’hiver favoris ! Le soleil brilla et le ciel fût d’un bleu éloquent la plupart du temps, ce qui n’empêchait pas la nuit d’apporter son lot de neige fraîche pour le lendemain matin. Les températures ressenties oscillèrent entre -30°C la nuit et +5°C l’après midi, ce qui offrait un cadre idéal pour le ski. La neige était impeccable, ni verglas ni soupe ni durcissements, une neige très malléable transformant quotidiennement. À l’exception notable du quatrième jour où il faisait un temps de merde en altitude.

Le Smoked Meat Sandwich chez Scharwtz Delicatessen
Pas de chute pendant cette semaine (j’ai plutôt bien skié je suis assez content) – en revanche je me suis solidement bouffé le vendredi suivant à Blue Mountain, comme quoi... Au retour, nous fîmes un arrêt par Montréal pour la soirée. Dîner en compagnie du staff du club chez Schwartz, delicatessen offrant de la peu ragoûtante mais succulente viande fumée sur Saint-Laurent, puis direction Place-des-Arts pour le Festival des Lumières.

La Fête des Lumières à Montréal
Hallucinant comme festival, j’ai eu l’occasion de faire de la luge sur une piste artificielle haute en couleurs d’une centaine de mètres de long, d’assister à des supers concerts gratuits, de goûter du fromage et de la terrine, de monter sur une grande roue, de faire griller des marshmallows, de dessiner un bonhomme au laser sur un mur et même – folie complète au Canada – de consommer des breuvages alcoolisés sur la place publique. Bref, grand moment. Je me suis ensuite séparé du groupe qui allait dans un bar à strip-tease pour aller boire de l’Unibroue Miel chez Clémence et Guillaume, avant de reprendre le car du Club direction la meilleure ville d’Amérique du Nord.
La rampe de luge


Mais où étaient Benjamin et Julien cette soirée là ? C’est très simple, ils étaient chez moi, à Toronto. Julien a même dormi dans ma propre maison, mais c’est pas la première qu’on swap ainsi nos vies. On a ensuite passé le week-end ensemble et on s’est plutôt bien marré, en mettant par exemple le feu au Ein Stein’s (j’avais dit que j’en reparlerai) en dansant la tecktonik ou en se faisant refuser d’une soirée à moitié clandestine dans un restaurant asiatique.

La Grande Roue
Et les deux semaines suivantes, alors ? C’est très simple : un paper (dizaine de pages) en musicologie, trois en architecture, un en histoire économique, un en histoire des médias et les dossiers de candidature en Master. J’ai encore deux autres devoirs à rendre la semaine prochaine, mais le rush est passé. Vous comprenez pourquoi j’étais un peu occupé ces derniers temps. D’autant qu’en plus je devais tout organiser pour mon autre projet, qui se réalise au moment même où j’écris ces lignes. Je ne peux pas encore en parler publiquement, mais ce sera l'objet de mon prochain article.

Un concert très cool. Groupe indéterminé mais apparemment assez célèbre.