17 oct. 2011

La masse de trucs à raconter

Ça fait à peine une semaine que je n'ai pas publié, et pourtant j'ai la masse de trucs à raconter. Genre vraiment beaucoup, et pas que des anecdotes à la noix. Je vais donc essayer d'en oublier le moins possible et d'être clair. Or devant la multitude et la variété des histoires que je m'apprête à raconter, donner une cohérence au texte semble ardu. Je vais donc ne pas en donner, et rédiger les paragraphes dans un désordre aussi chronologique que logique.

Sur la route je ressentais déjà l'excitation que procure le ski: en effet le show se situait tout en bas, au bord du lac, à une quinzaine de minutes à vélo. Le problème c'est que le vent soufflait fort et était plutôt glacial. Je me retrouvai à pousser pour avancer alors que j'étais en pente, un peu comme quand on passe un col en ski sous un temps de merde et qu'on a peur de tomber dans le ravin sur la droite parce qu'on ne peut plus voir les filets oranges. Un grand moment.


Montréal c'était plutôt génial. Outre le fait que des potes à moi s'y sont agglutinés, c'est aussi une sorte d'Amsterdam de l'Amérique du Nord. Il faut savoir qu'à Toronto, tous les mecs un peu ghettos ne jurent que par Montriol, la ville où tout est permis. Et en effet, cette ville, c'est de la grosse folie: on peut acheter de l'alcool dans n'importe quel supermarché jusqu'à 11 heures, et les bars et boîtes ferment à 3h !! Énorme, non ? 
Bref, j'ai pas vu la lumière du jour ce week-end là.

Mon nouveau t-shirt
Pour aller de la station de bus à chez moi, il y a une bonne vingtaine de minutes à vélo en côte. Autant vous dire qu'à 6 heures du matin dans un état que l'on aurait du mal à qualifier de sobre l'exercice s'est révélé pour le moins dangereux - d'autant que je transportait avec moi ma valise carrée très compacte et très lourde. Ça n'a pas manqué, je me suis étalé sur College St, ma roue avant s'étant mystérieusement détaché. Je pense que quelqu'un a essayé de me la voler pendant le week-end, mais j'avais prévu le coup et installé mon super antivol de manière a ce que ma roue ne puisse être enlevée. La valise n'a pas survécu et je la découpai une demi-heure plus tard pour en extraire le contenu.


Megabus c'est vraiment super: je suis parti à Montréal pour une cinquantaine de dollars aller-retour, et j'avais le wi-fi dans le car. En revanche, chose à laquelle je n'avais pas pensé, j'aurai dû penser à prendre une bouteille d'eau. J'ai beaucoup souffert jusqu'à l'arrêt à Kingston où des rafraîchissements nous étaient proposés par un personnage que je suppose historique, à savoir une dame trop grosse pour rentrer dans le cadre de la porte du car (pourtant large) mais possédant la voix la plus aigüe que j'avais jamais entendue, enfants compris.


Et là moment de l'angoisse: alors que nous avions enclenché le mode pyrolyse pour nettoyer simplement le four rendu dégueulasse par l'énorme dinde cuite la veille, des flammes sont apparues à l'intérieur de ce dernier. Nous ne réagissions pas immédiatement, pensant qu'il n'y avait pas de raison de s'inquiéter, jusqu'à ce que le produit nettoyant appliqué sur la gazinière se mette à frire et la fumée toxique et brûlante provoquée par cette friture à envahir la maison. Par réflexe nous éteignions le four, mais différents forums Internet nous ont bien indiqué que c'était sacrément dangereux, surtout quand le gaz se met à chauffer anormalement. 


Arrivé au Toronto Ski Show, le plus grand salon nord-américain sur la montagne, c'était le rêve: des mecs stylés partout, des skis moitié prix, des fringues de neige moitié prix, une piste de ski-park intérieur où des foufous enchaînaient les tricks de folie. Bref le rêve. J'ai dépensé beaucoup tout en faisant de bonnes affaires: une paire de Fischer RC4 (neuve), un pantalon de ski, des gants Gore-Tex en cuir sur le devant, un masque de ski. À part les skis qui sont de très bons skis, le reste étaient vendu à un prix ridiculement bas (-75% en général).

Toronto Ski Show
 On avait trois occasions de mourir pour de vrai ce soir là: que le gaz prenne et fasse sauter la face Est de la maison, que nous nous rendions pas compte de la fumée (on a désactivé l'intégralité des alarmes incendie) et que nous mourrions intoxiqués, ou bien finir par ouvrir le four pour inaugurer l'extincteur et nous prendre un énorme retour de flamme dans la gueule - idée qui nous a sérieusement traversé l'esprit. De cet épisode peut être développé un constat simple mais terrible: sans Internet et l'espèce de Doctissimo version accidents domestiques que nous avons consulté nous serions morts. 


Quand j'ai pris mes billets pour Montréal j'avais pas réalisé que le lundi suivant le week-end en question était férié, Thanksgiving canadien oblige. Du coup je me suis retrouvé à 6h du mat' à Toronto pour rien, puisque j'avais pas cours. Mais le point positif est que du coup j'ai pu participer au superbe dîner de Thanksgiving orchestré collectivement et mis en œuvre chez moi. Au menu: énorme dinde, soupe de potirons, purée de citrouille à la cannelle et aux nachos, purée de pomme de terre, coulis de canneberges, rognons de porc (je crois), champignons, maïs, tarte aux pommes, maté. Le tout fait maison. Moi j'ai fait la vaisselle.

Dîner de Thanksgiving: le moment où tout a dérapé
Et alors je me suis rendu compte que je ne pourrai pas voyager des masses du fait que je n'ai aucune vacances de toute l'année et qu'il est peu probable qu'en mai il me reste du fric. J'envisage quand même de retourner en France par l'autre coté, c'est à dire en passant par la Californie, l'Australie, l'Asie et l'Europe de l'Est, faudra que je vois notamment avec le niveau de flexibilité de mon billet flexible. Je vais quand même tout faire pour partir à Whistler en Février, ça s'organise lentement. 


J'étais logé à Montréal chez Hortense, fille la plus gentille du monde dans la mesure où elle m'a logé alors que je lui avais fait croire que j'allais à la Fistinière. Benjamin Hoché de Montfort a récupéré son dollar. Quelqu'un est parti de chez Clémence Bourillon et Guillaume Allenet avec mon bonnet cadeau de Noël. Le Saint Sulpice est un grand bar où le pichet coûte 9,75$. La vieille ville ressemble à un sous-centre ville de sous-ville de province, d'ailleurs les québecois disent "chocolatine", ce qui fait très province. J'ai eu plus de facilité à communiquer en anglais qu'en français. Il est très dur de trouver à bouffer à 5h du matin. Je ne suis pas sorti des 3 ou 4 rues qui composent le quartier des bars.


En plus Megabus c'est moins cher et plus rapide que Greyhound, le cumul étant assez avantageux. Quelques dizaines de dollars pour n'importe quelle ville de la côte Est. L'aéroport de Buffalo est également accessible pour une poignée de dollars, et de là l'aller retour vers la Californie est à 300$. J'ai également des capacités généreuses d'hébergement dans une grande maison en centre-ville, à mi chemin entre le premier spot de bars de la ville et le deuxième spot de bars de la ville. Just sayin'.

4 oct. 2011

Le week-end à Algonquin Park

Ce week-end je suis allé à Algonquin Park. C'était coolos ! Situé à 250 km de Toronto, c'est un immense parc naturel complètement sauvage qui s'étend sur plusieurs milliers de kilomètres carrés (soit des centaines de milliers d'hectares). Une route le traverse tout au sud, mais en dehors de cela c'est un réseau complètement vierge de lacs et de forêt, où le seul moyen de transport est le canoë. Récit-photo, pour une fois.

On a beaucoup hésité avant de partir, car la météo annonçait de gros orages et des températures très froides. Et on a eu peur sur la route, car ces prévisions s’annonçaient correctes: une grosse pluie est tombée pendant quasiment tout le voyage. On avait loué une voiture pour l'occasion, on avait donc prévu d'y dormir.

Finalement en arrivant il ne pleuvait plus (il neigeait). On a donc décidé d'installer les tentes dans un endroit un peu tranquille. On s'est alors rendu compte qu'on en avait oublié une tente, et qu'il faudrait donc dormir à 6 dans une tente pour 4 installée en pleine nuit à la lueur des phares. Ce qu'on fît.
Le lendemain matin, au réveil, on tombe sur ça: des érables de toutes les couleurs et un ciel plutôt correct. Il faisait encore froid le matin, les affaires de ski n'étaient pas de trop. Mais on était tout excité et on décida de commencer à marcher pour grimper une montagne pas loin.

En arrivant en haut: Paf ! Prend ça dans ta gueule, Humain.

Là, c'est moi qui tire la langue.

Là ce sont mes copains.

Après avoir vu ce magnifique paysage d'en haut, on voulait retourner dedans et notamment aller vers ce lac qu'on voyait au loin. L'idée était de trouver un canoë une fois là bas et d'avancer un peu.


Finalement on est allé à un autre lac plus près mais tout aussi joli. Il y avait une petite plage sur laquelle on s'est installé pour pic-niquer. On a bu le maté, thé traditionnel argentin. On a mangé des sandwiches. Un groupe est allé grimper sur une colline au bord du lac pour voir s'il y avait une jolie vue. Moi j'ai préféré profiter un peu du lac et de la chaleur. J'étais en effet torse-nu !

Bel exemple du dégradé de couleur spécifique à l'automne canadien. C'était tellement stylé qu'on a décidé d'installer la tente au bord du lac. Ce qu'on fît (en fait on s'est installé un peu plus dans les bois, pour des raisons pratiques).

Et voilà le lac la nuit. Je vous dit pas comme j'en ai chié pour prendre cette photo: il fait -2°C j'avais les mains gelées. Je vous dit pas non plus à quel point elle ne reflète pas le dixième que ce que ce spectacle nous offrait.

Avec des branches trouvées à terre et un briquet on a décidé d'allumer un feu, pour se réchauffer et pour faire griller quelques saucisses. On avait aussi du vin. J'ai cramé un bout de ma Converse droite en me réchauffant les pieds, mais au final il faut admettre qu'un feu, c'est vachement efficace - même rien ne vaut une tente pour quatre partagée par 6 pour avoir chaud, ce qui nous incita à partir assez tôt nous coucher.

Le lendemain matin on est allé voir des rapides plus à l'est. Nommés Whiskey Rapids sur la carte que l'on avait en notre possession, ils avaient l'air cools - mais n'étaient en fait pas méga impressionnants. On a cependant rapidement aperçu un castor qui fabriquait son barrage tranquillou, ainsi qu'une grenouille. Ce qui est plutôt triste dans un parc réputé pour sa population d'élans, d'ours, de loups, de wapitis ou de caribous. Au niveau wildlife on a donc pas été gâtés, mais c'était quand même un sacré week-end. La météo un peu moins favorable que la veille et la déception causée par les rapides nous a amené à récupérer la voiture pour partir. Nous avons donc quitté le parc en direction de Toronto, avec cependant la volonté de s'arrêter au hasard sur le chemin. Nous nous sommes arrêtés à Barrie, une ville plutôt pauvre d'une centaine de milliers d'habitants au bord d'un lac, sans intérêt autre qu'anthropologique. Après un couteux mais copieux menu burger, poutine et budweiser dans le bar redneck du coin, nous sommes rentrés vers Toronto, la civilisation.