29 sept. 2011

Les escapades chez Ikea et sur les îles

Yonge & Dundas, le Times Square local
Au cas où vous ne le seriez pas: après trois semaines d'errance dans les rues de cette grande ville nord-américaine à la météo bizarre, j'ai enfin emménagé. Dimanche, en effet, j'ai pu enfin me promener tout nu dans une chambre qui n'est que la mienne, j'ai pu faire des courses en quantité un peu plus importantes que ce que la main peut contenir, j'ai pu aller à la laverie, j'ai pu choisir la tronche qu'aurait ma chambre. Bref, mon année commence enfin.

Mais pour cela, il a fallu que j'aille chez Ikea. Or les Ikea sont les mêmes partout dans le monde: grands, et loin. Le problème c'est que quand quelque chose est loin à Toronto, il est vraiment très loin. Direction donc la banlieue ouest, tout au bout d'une ligne de bus accessible depuis la toute dernière station du métro le plus long. J'arrive à Etobicoke, à mi-chemin entre Toronto et Mississauga.

Le premier constat que j'ai pu faire est le radical changement d'ambiance avec le très chicos Yonge / Bloor corner. C'est le genre d'endroit où les gens s'habillent comme dans les années 1980, ou plutôt portent les mêmes affaires qu'ils portaient dans les années 80, parce qu'ils n'ont pas le choix. D'ailleurs, ce sont des gens qui visiblement n'ont pas eu très souvent le choix dans leur vie. Etobicoke, c'est le vide. Des magasins qui sont en fait des hangars, accessibles uniquement en voiture, séparés les uns des autres par une bonne centaine de mètres de parkings et boulevards. 

On peut dire que l'on est au cœur du multiculturalisme canadien, car j'ai l'impression que c'est bien ici qu'il faut venir pour voir de la couleur. Entendez moi: ça n'est pas un ghetto, ni un quartier black - c'est simplement une banlieue où vivent les classes moyennes inférieures. C'est pas non plus la misère, il n'y a pas de meth addicts comme on peut en voir à Cabbagetown (où je compte aller bientôt) ni de gangs. Du moins j'en ai pas vu. 


Bref, dans ce décor très glam de voies ferrées et autoroutes à quinze voies (oui, quinze), il y a un Ikea dont le design passerait presque pour élégant à coté des opticiens grands comme un Auchan (Hakim Optical) et des magasins de pneus. J'en ai eu pour $173.18. J'ai acheté 16 cintres, 2 serviettes de bain, un drap-housse, un oreiller, un petit miroir, un petit réveil, une lampe de bureau, un trieur de bureau, une corbeille à papier, une passoire, 10 piles LR-6 et 2 ampoules.


Et j'ai pas fini d'acheter, vu que la literie achetée neuve pour une cinquantaine de dollars chez Honest Ed's, le magasin le moins cher du monde, s'est trouvée être sale et tachée (de sang!). C'est à ce moment que j'ai décidé d'arrêter de jouer l'étudiant fauché. Le week end prochain je pars donc avec des amis dans un parc naturel sauvage immense. Pas de route, pas de réseau, pas de parcours-santé: Algonquin Park, c'est la forêt à l'état pur et des centaines de lac. Le principal moyen de locomotion est le canoë et la boussole. On part se les cailler là bas un week-end, on va camper.


Sinon, pour achever de raconter ma vie dans le désordre, j'ai enfin visité les îles de Toronto. Pour ceux qui ne le savent pas, les diverses photos du skyline de la ville ne sont pas prises depuis un bateau lambda, mais depuis une série d'îles situées juste en face, à environ 1 mile. Je pensais qu'aller là bas c'était un peu l'expédition, mais en fait rien à voir, c'est très facile: un ferry qui part toutes les demi-heures et qui fonctionne jusqu'à tard. 


Nous nous sommes retrouvés dans un véritable oasis de verdure dans l'océan de béton qu'est cette ville typique d'Amérique du Nord. L'occasion de se ressourcer, de se concentrer sur soi dans un effort d'introspection loin du tumulte citadin et de la cohue. Oui, les deux phrases qui précèdent sont récurrentes dans les blogs de voyage kitsch lorsque sont abordés Central Park, Hyde Park ou le Bois de Vincennes. On pourrait les résumer en "l'endroit idéal pour fumer des pétards et violer des gens dans les buissons". 

Depuis un banc dans les Toronto Islands
À la différence notable que Toronto n'est pas une ville si bétonnée que ça. Je sais pas si je vous l'ai dit, mais à part les principales artères et les quelques blocs du quartier financier la plupart des rues sont complètement vertes, entourées de jardins fleuris et pleines d'écureuils. Il y a fort à parier que ce décor sera beaucoup moins idyllique cet hiver, mais quoi qu'il en soit on n'étouffe pas à Toronto. Il y a d'ailleurs en bonus plein de grands parcs, comme High Park, Coronation Park, Don Valley, Tommy Thompson Park, Sunnybrook Park et bien d'autres. À chaque fois ce sont des forêts plutôt sauvages, mais là je parle sans savoir parce que j'en ai pas encore vu le quart du tiers.

Depuis le dock, il m'en fallait au moins une comme ça

Ou deux

24 sept. 2011

Le coup de l'antivol pété



Vous vous souvenez quand j'ai parlé de ma consommation de substances nocives à la baisse ? Bon ben c'était des conneries. Enfin non, j'étais vraiment parti pour fumer et boire moins (pour des raisons financières), mais entre temps j'ai découvert que le pitcher de bière (environ 4-5 pintes) était à $10 et que les Pall Mall bleues coûtaient $5,50. Soit moins qu'en France. C'est débile mais c'est comme ça: ici les prix varient du simple au triple selon les marques, le détaillant et la gueule du client.

Ainsi donc ai-je pu reprendre paisiblement mon rythme habituel de débauche et de blasphème, me permettant comme ce soir de rédiger de manière totalement détachée mon article à 7 heures du matin. Avant de me coucher. Enfin là c'était spécial, c'est parce que je suis allé voir France-Nouvelle Zélande, un match durant lequel le jeu français était encore moins cohérent que celui du VII du Béluga. Mais les Catalans (d'adoption) ont eu l'occasion de se faire remarquer, c'est le principal.


Enfin bref, l'idée de l'article était ni de parler fête ni de parler rugby: comme le titre l'indique, je souhaitais parler cyclisme. Une discipline méconnue, parfois même dénigrée, mais qui a son charme - surtout dans une ville où un trajet à pied ne peut durer moins de vingt minutes. Je sais pas si je vous l'ai dit mais le premier réflexe que j'ai eu en arrivant a été de m'acheter un vélo. Je l'ai acheté $125 sur Craigslist, avec l'antivol ça m'a fait $150. Honnête, c'est une belle bête.

Pour l'antivol j'étais allé chez Mike the Bike, l'adresse conseillée par la plupart des rapports de stage disponibles sur le site de la DAIE. J'aurais dû me méfier que, à l'instar des budgets proposés par ces mêmes rapports, la coolitude de l'endroit était bullshit. Déjà ils te vendent des bouzes à 300 balles, l'air de rien, en t'expliquant qu'ils les ont soigneusement retapés et que franchement je pouvais rouler en sécurité avec. C'est vrai que si je me prends un taxi dans la gueule, le fait que la chaîne soit neuve me sauvera sûrement l'arcade sourcilière

Bref, après avoir acheté mon vélo j'y suis allé pour un antivol. Un antivol c'est un antivol, y'en a pas cinquante différents (pensais-je). J'ai donc pris un modèle tout dur à $25, modèle qui s'est avéré effectivement très efficace: tellement efficace que même moi je ne pouvais plus détacher mon vélo. Enfin pas dès l'achat, trois semaines plus tard, un jour de pluie, après les cours. Le truc pratique quoi.

C'était lundi dernier. Après avoir essayé pendant une demi-heure de tourner cette putain de clé dans cet enfoiré d'antivol, sous la pluie et à la fin dans le noir, je me suis résigné à rentrer à pied. Vous imaginez l'état de rage dans lequel j'étais à ce moment là, prêt à tout casser. Je me suis donc défoulé en achetant une boite de bonbons acidulés. Un achat que je n'ai pas regretté, ils étaient effectivement pas mauvais (meilleur que la baguette chez Chabichou) (c'était pour voir si vous suiviez).


Plus tard sur le chemin je rencontrai un magasin de vélo. Le mec dedans avait l'air coolos, et était effectivement sympa puisqu'il m'a proposé de revenir à la fermeture pour qu'on aille péter l'antivol ensemble, à la scie électrique (à ce moment là je le savais pas, je connaissais pas le mot scie électrique en anglais). Je suis donc allé jusqu'au Subway manger un sandwich à $13 avec un bébé paquet de chips et une boisson et suis revenu.


Je me rends compte que mon récit doit être sacrément chiant finalement. Je vais donc faire court: en gros j'ai appelé les flics pour éviter de me faire arrêter pour braquage de vélo. Ils m'ont répondu qu'ils s'en battaient les couilles et qu'ils viendraient nous arrêter si quelqu'un appelait. On a galéré à trouver une prise électrique. Ils sont pas venus nous arrêter. Je suis reparti avec mon vélo et l'antivol explosé sous le bras. Le mec m'a demandé $20 pour ça. Le lendemain je retournais chez lui pour acheter un antivol mieux à $50. Mon vélo m'a donc coûté au final $220. Je me suis rendu compte que le pneu arrière avait un souci et qu'il faudrait le changer. Je ne le changerai pas parce que merde.


Sinon je suis à Montréal du 6 au 10 octobre, à New York du 10 au 16 novembre, sûrement à Washington début novembre, j'essaye de m'organiser une semaine à Whistler en Janvier, Lou vient me voir à Noël, j'irai faire du chien de traineau sans doute à ce moment là, j'aimerai aller en Californie, j'aimerai aller à la Nouvelle Orléans pour mardi gras, j'envisage aussi Cuba. Ça c'est le coté coolos de la 3A, même si pour le moment ça se résume surtout à faire chier HSBC.


La prochaine fois j'essayerai de vous raconter les cours, histoire de rassurer papa et maman et d'assurer le coup au cas où la DAIE tombe là dessus.

17 sept. 2011

La vie y est un peu moins chère qu'à Paris intramuros

Mon cul! Tous les rapports de stage sur Toronto décrivent un coût de la vie correct, où la bouffe est cheap et les voyages illimités dans tous les sens parce que les bus ça coute rien. C'est pas vrai. J'ai à peu près dépensé deux fois mon budget pour le mois de Septembre en deux semaines, et j'ai pas encore acheté les textbooks qui coûtent 2 à 3 dollars la page. Bref, la vie coûte cher. 

En fait le coût de la vie au quotidien on fait avec, c'est quand même bien moins cher qu'à Sèvres-Bab et j'ai survécu pendant deux ans. Non, en fait là je suis hors de moi pour une histoire bien particulière. Je vais la raconter, ça fera rire, mais bon. En gros hier je suis allé à Kensington Market pour me faire un petit-déj à la catalane: des xurros amb xocolata. Finalement j'ai eu la flemme (ils avaient pas l'air bon) et j'ai pris un magnifique muffin maison et un expresso qui tenait la route (le tout pour 5 dollars, quand même).

C'est après que ça se corse (lol (le café)): je suis passé devant un magasin de fromages. Il y avait plein de fromages, ça sentait bon, j'étais en confiance. Je voulais du fromage, mais je savais pas lequel. J'ai hésité à prendre du manchego, mais ça coûte un bras. Je me suis donc tourné vers un fromage moins cher, de l'etorki. C'est un fromage basque qui coûte 2 ou 3 euros la barquette plastifiée dans n'importe quel Franprix. Ici, ils te le vendent comme le fromage du siècle, prennent le temps de te le faire goûter dans un cérémonial un peu ridicule avant de t'en couper une part sans que t'aie ton mot à dire. Je me suis donc retrouvé avec une part un peu plus petite que la précitée barquette plastifiée, mais à $14. Voilà. Autant dire que depuis je le fais durer.

Pour le prix de deux menus complets chez Burger King, ça me faisait chier de bouffer mon plus si vulgaire etorki sur du pain de mie. Alors je suis allé chez le traiteur français du coin. Vous savez ces Français un peu beaufs qui ouvrent des boutiques en Amérique pour y faire passer les Petits Lu, le Savane et les Croque Monsieur pour des produits de luxe ? On les voit des fois l'été dans Capital spécial Quand la France s'exporte. Bref, l'un d'entre eux, jeune requin boutonneux portant un t-shirt street-wear Le Temps des Cerises délavé, m'a vendu une demi-baguette sans sel (je l'ai su qu'après) à $1,75 hors taxes. 

Le pain était de la veille et le fromage avait vécu. Je n'ai même pas apprécié ce casse-croute à 20 dollars. Et comme j'avais encore faim, je suis ressorti m'acheter un hot-dog à $2,5 dans la rue. On mets autant de condiments qu'on veut dedans. Avec une poutine et une cannette d'Arizona (le soda le plus light que j'ai pu trouver) t'es calé pour la soirée. T'es content. Évidemment je préfère claquer un peu plus et manger moins mal, mais j'arrête la bouffe française

D'ailleurs j'ai arrêté pas mal de chose. Je bois quantitativement deux à trois moins qu'en France (surtout à cause des prix élevés et du goût dégueulasse) et, tenez vous bien, je fume précisément 10 fois moins ! Par exemple je n'ai pas fumé une clope pendant mes trois jours d'angine (relation cause-effet avec la courte durée de cette dernière évidente) et je fume rarement plus de 3 ou 4 cigarettes par jour. Récemment mes parents ont trouvé l'adresse de ce blog, d'où ce paragraphe. Lire le paragraphe suivant est moins nécessaire, maman. 


Bon puisqu'on est entre nous laissez moi vous raconter la putain de soirée de malade que j'ai fait hier. En gros on a invité tout le groupe à la colloc, on avait des quantités énormes d'alcool. On a fait un waterfall pour commencer, puis un cap's, et enfin une bataille de teinture pour cheveux difficilement délébile sur les murs. C'était drôôôle. Le lendemain on a retrouvé des capsules partout (classique), des bouteilles vides (classique), des morceaux de fromage basque (voir paragraphes précédents), de la peinture rose sur les murs (moins classique), des bouts de verre (plus badant) et un anglais dans le pouf (complètement mort, mon futur roommate).


Je suis allé trop vite en besogne, j'ai oublié le plus drôle. Après un évènement un peu badant, le groupe a décidé de bouger vers un bar / un pub / un club / on s'en branle mais on bouge. Ce qu'on fît. Nous sommes allés avec JC dans un bar pour se faire un pinchet et parler gonzesses avec un beauf assis à coté avec sa meuf. C'est à la sortie que ça se complique. Nous avons découvert que notre quartier prenait feu tous les vendredis soir. Des mecs extrêmement bourrés courraient partout, traversaient la route sans regarder à gauche et à droite et se battaient au premier degré sous le regard amusé de videurs un peu trop instruits pour plonger dans la mêlée en rigolant. 


Dans tout ça j'ai été abordée par une nana qui voulait m'acheter une cigarette. Après l'avoir averti que les Camel françaises c'est des cigarettes d'homme et que donc non j'ai accepté et nous avons discuté. Elle m'a offert une des trois cigarettes qu'elle m'avait acheté (concept étrange) et a commencé à me dire qu'elle était recruteuse chez Rogers (le Bouygues local) et qu'elle cherchait des bilingues. Bref, je me suis vu proposé un potentiel job à $50,000 l'année et/ou une baise en fumant une clope bourré à la fermeture d'un bar. Vu qu'elle est moche et que j'ai un visa étudiant, je la rappellerai probablement pas. Mais l'anecdote est croustillante.


Après je suis rentré, il était 3h du matin, c'est à dire 9h du matin en France. Je me suis dit que c'était l'occasion d'appeler ma mie, ce que je fît. Tombant sur la messagerie j'en ai profité pour bavarder avec des amis sur Facebook. Je sais que ça vous passionne. C'était des Fils. À 6 heures du matin j'ai pu joindre celle qui en plus d'être à l'AS et Chef Ultra est dorénavant Capitaine de l'équipe 2 de hand ! 

Bref, j'ai passé une longue journée.

15 sept. 2011

La tête dans le cul

Le réveil a rarement été aussi douloureux que ce matin. Oui parce qu'hier il se trouve que j'ai trouvé un endroit où vivre pendant mes 8 mois ici, ce qui bien évidemment se fête. Je ne pensais malheureusement pas, au moment où je buvais mes pintes, que ma gorge me piquait depuis le matin. Or la combinaison gueule de bois + angine est terrible au réveil, et aucune pinte d'eau ne peut y remédier. Je suis donc actuellement malade, chose qui me déplait fortement mais qui a l'avantage de me donner l'occasion de parler santé et de vous expliquer comment vous la détruire si vous partez au Canada.
 
Le Canada et l'Amérique du Nord en général a pour particularité de coûter très cher aussi bien pour se démolir que pour se soigner ensuite. Comptez ainsi une bonne quarantaine de dollars canadiens pour une race à la bière, une bonne vingtaine si vous préférez les alcools forts. Divisez les coûts par deux si vous êtes à jeun. Bref, grosso modo la pinte est à 6 ou 7 dollars au bar et le pack de six à 10 dollars au magasin de liqueurs.

Tiens d'ailleurs parlons en: LCBO et autres Beer Store. Quand je suis arrivé je suis passé devant un Beer Store en taxi, je trouvais ça sacrément stylé. Puis j'ai compris qu'en fait on ne pouvait acheter de l'alcool qu'exclusivement dans 3 ou 4 distributeurs particuliers, et que ceux-ci avaient depuis longtemps fourré la main invisible de Smith dans le cul des jeunes alcooliques que nous souhaiterions devenir.

Je suis en train de m'égarer mais c'est pas grave vous remettrez mentalement les paragraphes dans le bon ordre, comme dans Pulp Fiction. Je disais donc que j'avais trouvé un endroit où vivre: une chambre magnifique dans une grande maison. La chambre dispose d'une énorme fenêtre de type fenêtre à l'anglaise, orientée plein est dans un quartier résidentiel bobo. Mon adresse est le 593 Bathurst St., Toronto, ON M5S 2P8.

Je l'ai donc fêté, hier soir, avec mes amis internationaux. On a bouffé un énorme plat de fajitas à moitié prix, puis on a bu diverses bières. On est tombé par hasard sur un concert de country music vraiment coolos. Une bonne soirée donc, mais un réveil horrible. Maintenant je pense que je suis sur le point de mourir, j'ai une angine et j'aime pas ça. Mais je me répète.

Peut être devrais-je arrêter de rédiger mes articles en plusieurs fois sans relecture, je me répèterai moins et ce serait plus cohérent. Avec ma carte UHIP, l'équivalent canadien de notre carte vitale mais sans puce, non plastifiée et coûtant 460 dollars, je suis allé acheter des médicaments. Je pensais qu'ici l'auto-médication était facile ici, mais non: sans ordonnance on peut pas acheter grand chose. Je me suis donc contenté de bonbons à sucer pour la gorge et de sirop pas vraiment adapté à ce que j'ai. Heureusement une réduction pour les étudiants de U of T a ramené le tout à 14$, ce qui est pour une fois pas malhonnête.

Sinon j'ai commencé les cours aussi, j'en suis pas mécontent, je vous raconterai plus tard.

10 sept. 2011

Dans la dèche à Uni et à Yonge

En fin de compte c'est sacrément chiant de tenir un blog: plus t'as de choses à raconter et moins t'as de temps pour les raconter. Surtout quand t'as pas de wi-fi là où tu loges et que tu dois chercher le Starbuck's ou Tim Hortons du coin qui acceptera de t'en prêter un peu (en échange d'une boisson à $5, mais passons).

Bref ça fait une semaine que je suis arrivé à Toronto. C'est très facile de se repérer dans la ville, c'est tout carré et une fois les 5/6 grands axes mémorisés tu peux t'en sortir à tous les coups. Moi, pour mémoriser les grands axes, j'ai choisi de galérer pour mon logement. C'est pratique, ça te fait visiter la ville, découvrir de nouveaux quartiers.

Jusqu'à présent j'ai visité toutes sortes d'endroits: des taudis très chers, des taudis pas chers (en général des basements), des trucs bien mais réservés aux filles (les hommes sont tous des prédateurs, vous comprenez). Mais je suis toujours officiellement à la rue. Et c'est un problème d'être à la rue à Toronto, vu que l'été indien est un mythe et que je suis déjà en pull toute la journée.

Sinon mes journées sont surtout composées d'ennui. Passées devant un écran d'ordinateur avec la migraine, à copier-coller des mails à toutes les annonces intéressantes trouvables sur Craigslist, Kijiji, Easyroommate, Viewit, le Housing Services de U of T.. Pour me détendre, heureusement, la Frosh Week de Vic propose toutes sortes d'activités comme des soirées sur un bateau faisons 15 fois l'aller retour devant Toronto (magnifique cela dit la nuit) en 3 heures, avec pour seule collation de l'eau. 

Du coup je me suis fait des potes aussi, c'est bon pour le moral. Les gens sont très gentils, vraiment sympas, souvent intéressants. Le problème, c'est qu'une grande partie d'entre eux sont en plein découverte de la vie universitaire, la liberté, pas de parents, l'alcool. Le résultat, c'est qu'on se croirait au collège. Qui a la plus grosse? Celui qui boit le plus. 

Mais le gros paradoxe, il est évident, c'est que si tout le monde veut absolument connaître la débauche et vivre la folle vie à la american pie, mais il faut quand même se protéger contre le sexual assault ! Ainsi faire la bise à une fille, c'est totalement du sexual harassement, et c'est très mal. Alors on sert la main. C'est la première fois de ma vie que je serrai la main à une fille. Awkward moment.

Mercredi il y avait la Club's Fair (je suis pas sûr du nom). Imaginez un peu notre reconnaissance des assos, avec 3 ou 4 fois plus d'assos. Du coup je me suis inscrit dans pas mal de clubs bien coolos, comme le Ski and Snowboard Club, le Rock Climbing Club, le French Club et le Lipdub Club. Et je suis allé le lendemain à une soirée dans un bar organisé par le French Club (qui n'est pas composé de Français mais simplement de gens qui aiment la culture française, c'est à dire le sexe), c'était assez dingue.


Le même soir j'ai également participé aux Traditional Ceremonies de Victoria College. Laissez moi vous expliquer: en gros U of T est composé de plusieurs collèges, et Victoria University est le plus riche/classe. On a un campus à part, des avantages particuliers, un esprit bien supérieur aux autres et on cultive cela. Bref, ce soir là se tenait les cérémonies d'intronisation en quelque sorte des nouveaux membres masculins de Victoria. C'était très tradi, on aurait presque dit une secte. Mais ça marche, et je ne peux vous en parler puisque c'est secret.


Je suis sur un banc dans le campus de Vic actuellement, et y'a des mariés qui prennent leurs photos. Je dois me décaler. Je vous raconterai d'autres choses plus tard.