20 août 2011

Dernier jour à Perpignan

Photo pas top mais vous voyez l'idée
Mon dernier jour à Perpignan s'achève. Je n'ai jamais réellement vécu ici, seule ma famille y habite, mais c'est ma terre, ce sont mes racines. Je suis comme lié à ce territoire, et il est toujours un peu étrange de quitter pour longtemps sa terre. Ma vie est à Paris, mon coeur est ici, ca fait très cliché et ca fera bien rire les gens qui habitent vraiment le Roussillon et qui n'en font pas une histoire. 


Cotlliure (en français Collioure), une fois par an au 13h de Pernaud
Je vais vous raconter un peu mes dix derniers jours ici. C'était sympa, je suis allé au Sud, à Figueres, voir Lou, je suis allé à la plage pour bronzer, je suis allé dans la montagne m'acheter des vigatanes, j'ai pris quelques photos, je suis allé au musée d'art moderne de Céret, je suis allé voir USAP-Stade Français, j'ai fait les boutiques à Perpignan, j'ai pris l'apéro, j'ai pris le frais, j'ai créé un blog. 


Je suis tombé sur cette cobla par hasard, c'était à Costoja
Je porte un regard très romantique sur un département très particulier, regard d'ailleurs largement incompris, à tel point que j'ai souvent honte de prendre mes photos et me ravise. Freud dirait que c'est oedipien, que je veut me marier avec la catalanité de ma mère à défaut de me marier avec elle. J'emmerde Freud, s'il avait été catalan il aurait au moins autant que moi été amoureux de son pays.


la Carrer del Vell Ceret - à Céret
Les Catalans aiment leur pays et leur culture, mais les Nord-Catalans ont ceci de particulier qu'ils ne l'avoueront jamais. En cultivant leur antipathie légendaire ils se refusent même à aimer leur département si cela les amène à tomber d'accord avec quelqu'un d'un peu moins catalan qu'eux. 


Une autre rue en haut de Céret, je sais plus laquelle
L'ancienne gare de Sant Llorenç de Cerdans
Mais je m'égare. Le Roussillon c'est plus que de jolies maisons et de jolis paysages. C'est un département qui semble cultiver les paradoxes. Le refus du changement et la mélancolie du temps où l'on n'y parlait pas français rencontrent un département qui n'a fait qu'évoluer depuis les années 1960. Le désir de distinction par rapport aux connards gens du Nord (Narbonnais ou Montpelliérains), qui s'exprime par une revendication très forte de la culture catalane, mais en même temps l'attachement à la France et à ses valeurs et l'absence d'un indépendantisme majoritaire comme on le voit de l'autre coté des Pyrénées.


Encore la cobla, regardez en haut à droite..
... il y en a des comme ça sur la plupart des montagnes du coin
Le Roussillon appartenait à la Catalogne Sud jusqu'à la fin du 17e siècle et a demeuré un département très isolé jusqu'à il y a une cinquantaine d'années. En fait, pendant la dictature franquiste, Perpignan c'était le bout: il n'y avait rien ensuite. L'État français y était pas farouchement engagé et le département était surtout tourné vers lui-même. Mais avec l'ouverture de la frontière il est devenu un lieu de passage, une étape incontournable. C'est à partir de ce moment que les infrastructures se sont multipliées et que les populations se sont mélangées.


La montagne, vue du bas de Sant Llorenç de Cerdans
Ainsi donc ai-je dû grimper jusqu'en Cerdagne, dans des recoins plus isolés, pour retrouver un esprit catalan plus authentique et plus affirmé. Là haut les municipalités sont plus engagées pour le bilinguisme et les drapeaux catalans se multiplient au fenêtre. Mieux, l'indépendantisme s'affiche et se revendique, le traité des Pyrénées y est clairement contesté. 


À Coustouges, tous les noms de rue sont politiques
Ce tissu qu'on voit partout, c'est fabriqué dans cette fabrique en Cerdagne
C'est cet esprit qui a nourri le mien, et j'espère le conserver intact après 10 mois loin de mes racines. Heureusement j'ai pris un cours intitulé "Catalan Language and Culture". Bon, j'avais très envie de m'étaler au moins une fois sur le sujet, maintenant j'arrête le personal branling. Promis je serai moins lourd pour la suite.


Un jour un mec m'a envoyé ça au premier degré. Je savais que ça resservirai.

Un blog pour faire comme les autres

Pour l'instant je ne suis pas parti, je pars que dans une dizaine de jours. Et je pars pour une dizaine de mois. Mais déjà pas mal de mes amis sont partis et ont créé un blog, d'autres ont même créé un blog avant de partir. C'est ce que je vais faire, ça m'occupe. 


J'ai eu du mal à trouver un titre décalé un peu sympa. Il faut dire qu'Holy et son intello-chic Passage 33-70 et Alex et son hilarant Didiest m'ont mis la pression. Du coup je pouvais pas prendre 43-79 ou Adriest. Alors j'ai pris "De l'autre coté du grand lac": vous remarquerez qu'il y a une astuce, le grand lac pouvant désigner à la fois désigner l'océan atlantique et le lac Ontario (qui est, il faut le reconnaître, vachement grand)


En fait, l'intérêt de mon blog c'est de parler d'une ville que personne ne connait. C'est vrai: on a tous une petite idée de ce à quoi ressemble la plupart des villes américaines et la plupart des pays du Monde. Mais pour le Canada, on s'imagine souvent plutôt des États-Unis avec beaucoup de neige. Et pour Toronto, on se dit que c'est un peu comme New York en moins bien. C'est dommage, parce que je suis sûr que c'est un peu mieux que ça (du moins j'espère).




Toronto, c'est la 5e plus grande ville d'Amérique du Nord, et la plus grande du Canada. 6 fois plus grand que Paris. U of T, c'est la meilleure université du Canada dans les classements et l'une des meilleures du monde. C'est un campus très grand (80,000 étudiants) tout au milieu du centre-ville, donc c'est stylé. Les immeubles sont très hauts et les rues très longues. 


Une chose qui est sûr, avant de partir, c'est que ça va me changer du décor actuel: Ponteilla, près de Perpignan. C'est tout petit et il fait très chaud. On y vit surtout le soir ou le petit matin, en raison de la chaleur. On y parle autant français que catalan, au gré des conversations.


Vous affolez pas j'en reparlerai plus tard 


Le reste de l'année c'est à Nogent sur Marne que je vis: une ville de banlieue parisienne, à l'est. C'est joli sur les photos mais beaucoup plus moche en vrai. Y'a pas grand chose à y faire, ce qui a pour résultat que ma vie se déroule en grande partie dans le RER, entre Nogent et Paris. 


c'est sûr, je suis loin des cartes postales


Ce qui m'amène au vrai intérêt de mon voyage: j'ai vécu toute ma vie dans une périphérie. Lorsqu'on vit en banlieue, le transport devient la variable principale qui conditionne notre emploi du temps. À Nogent j'ai déjà de la chance, car le transport est un frein plus qu'un obstacle (sauf grèves), et je me retrouve rarement coincé quelque part (ce qui est courant pour des banlieues plus lointaines). 


Dans ce blog je ne vais donc pas parler de la vie au Canada, ou à Toronto, mais surtout de la vie au centre d'une mégapole. Et comme je déteste me lire, je prendrai pas mal de photos. C'est mieux. Donc voilà, j'espère que vous visiterez avec plaisir ce blog, sinon vous pouvez toujours aller voir ceux de mes potes, ils sont en haut à gauche.