Yonge & Dundas, le Times Square local |
Mais pour cela, il a fallu que j'aille chez Ikea. Or les Ikea sont les mêmes partout dans le monde: grands, et loin. Le problème c'est que quand quelque chose est loin à Toronto, il est vraiment très loin. Direction donc la banlieue ouest, tout au bout d'une ligne de bus accessible depuis la toute dernière station du métro le plus long. J'arrive à Etobicoke, à mi-chemin entre Toronto et Mississauga.
Le premier constat que j'ai pu faire est le radical changement d'ambiance avec le très chicos Yonge / Bloor corner. C'est le genre d'endroit où les gens s'habillent comme dans les années 1980, ou plutôt portent les mêmes affaires qu'ils portaient dans les années 80, parce qu'ils n'ont pas le choix. D'ailleurs, ce sont des gens qui visiblement n'ont pas eu très souvent le choix dans leur vie. Etobicoke, c'est le vide. Des magasins qui sont en fait des hangars, accessibles uniquement en voiture, séparés les uns des autres par une bonne centaine de mètres de parkings et boulevards.
On peut dire que l'on est au cœur du multiculturalisme canadien, car j'ai l'impression que c'est bien ici qu'il faut venir pour voir de la couleur. Entendez moi: ça n'est pas un ghetto, ni un quartier black - c'est simplement une banlieue où vivent les classes moyennes inférieures. C'est pas non plus la misère, il n'y a pas de meth addicts comme on peut en voir à Cabbagetown (où je compte aller bientôt) ni de gangs. Du moins j'en ai pas vu.
Bref, dans ce décor très glam de voies ferrées et autoroutes à quinze voies (oui, quinze), il y a un Ikea dont le design passerait presque pour élégant à coté des opticiens grands comme un Auchan (Hakim Optical) et des magasins de pneus. J'en ai eu pour $173.18. J'ai acheté 16 cintres, 2 serviettes de bain, un drap-housse, un oreiller, un petit miroir, un petit réveil, une lampe de bureau, un trieur de bureau, une corbeille à papier, une passoire, 10 piles LR-6 et 2 ampoules.
Et j'ai pas fini d'acheter, vu que la literie achetée neuve pour une cinquantaine de dollars chez Honest Ed's, le magasin le moins cher du monde, s'est trouvée être sale et tachée (de sang!). C'est à ce moment que j'ai décidé d'arrêter de jouer l'étudiant fauché. Le week end prochain je pars donc avec des amis dans un parc naturel sauvage immense. Pas de route, pas de réseau, pas de parcours-santé: Algonquin Park, c'est la forêt à l'état pur et des centaines de lac. Le principal moyen de locomotion est le canoë et la boussole. On part se les cailler là bas un week-end, on va camper.
Sinon, pour achever de raconter ma vie dans le désordre, j'ai enfin visité les îles de Toronto. Pour ceux qui ne le savent pas, les diverses photos du skyline de la ville ne sont pas prises depuis un bateau lambda, mais depuis une série d'îles situées juste en face, à environ 1 mile. Je pensais qu'aller là bas c'était un peu l'expédition, mais en fait rien à voir, c'est très facile: un ferry qui part toutes les demi-heures et qui fonctionne jusqu'à tard.
Nous nous sommes retrouvés dans un véritable oasis de verdure dans l'océan de béton qu'est cette ville typique d'Amérique du Nord. L'occasion de se ressourcer, de se concentrer sur soi dans un effort d'introspection loin du tumulte citadin et de la cohue. Oui, les deux phrases qui précèdent sont récurrentes dans les blogs de voyage kitsch lorsque sont abordés Central Park, Hyde Park ou le Bois de Vincennes. On pourrait les résumer en "l'endroit idéal pour fumer des pétards et violer des gens dans les buissons".
Depuis un banc dans les Toronto Islands |
Depuis le dock, il m'en fallait au moins une comme ça |
Ou deux |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Suggestion de commentaire: "Adrien, t'es vraiment un mec super!"