6 déc. 2011

La semaine horrible

Une rumeur se fait de plus en plus pressante en ce moment dans Hogtown: il neigerait à une heure au nord. Forcément en entendant cela on se mets à imaginer une sorte de scénario fantastique dans lequel le gros monstre tout blanc - qui serait l'Hiver Canadien - approche pas à pas de la ville qui s'était vainement blottie contre son grand lac dans l'espoir d'y échapper. Mais non, après plusieurs fausses alertes il semblerait que cette fois soit la bonne. Nous avons désormais définitivement quitté l'été plus ou moins indien et tombons droit vers le négatif, sans espoir d'en ressortir bientôt. 

Il n'empêche qu'en attendant il fait un temps de merde (de la pluie, donc), et la magie de l'hiver qui approcherait se transforme en une selle de vélo qui te trempe le jean et te donne l'air con en cours et des gouttes gelées qui te filent la crève. Le Centre for International Experience, heureusement, organise des réunions d'information pour apprendre aux gens des pays chauds que nous sommes comment s'habiller, se nourrir et globalement éviter d'y rester d'ici le mois d'avril. Je n'ai pas pu y assister.

Et pour cause, la semaine qui vient de se terminer était ce qu'on peut appeler une semaine "horrible". Le terme est exagéré dans la mesure où il n'y a pas eu d'effroi en soi, mais plutôt un harcèlement quotidien de la part de ma conscience qui souhaitait à tout prix réaliser le triple objectif de la semaine: 1. Rédiger dans les temps mes quatre papers (soit un total de 35 pages donc 5 en catalan) tout en m'assurant des notes supérieures à 90%. 2. Ne pas dépenser plus que les 20 dollars qu'il me restait pour la fin de mois. 3. Dormir suffisamment pour être en forme pour ma soirée d'anniversaire programmée le samedi suivant.

Ainsi donc, et pour la première fois de ma vie, j'ai réussi à combiner sérieux, économies et hygiène de vie. Bon, ça n'a duré que 5 jours et je dormais en fait le jour, mais je n'étais pas peu fier d'être en mesure de rendre tous mes travaux en temps et en heure, et avec le sourire. J'ai donc, en une semaine, expliqué quels clichés racistes véhiculait inconsciemment le zouk commercial des Antilles françaises, raconté en catalan l'histoire du Roussillon, expliqué à l'aide de six théories différentes l'évolution des taux de criminalité d'une ville moyenne canadienne et expliqué en quoi la Science était un média en utilisant des notions d'architecture.

 Mon sujet d'étude



Le répit n'est que temporaire dans la mesure où deux partiels m'attendent au tournant le 12 et le 19. Des partiels auxquels je dois exceller si je veux pas me faire chauffer les oreilles par Élodie Luquet et surtout échapper à une nouvelle dissertation sur le gouvernement des Juges. À priori ça pourrait le faire - même si je suis pas rassuré pour le premier d'entre eux, la musicologie, où le professeur retire symptomatiquement un pourcentage non négligeable de points à chaque faute de langue. C'est ça aussi d'étudier dans l'une des dix meilleures universités du Monde et dans la meilleure université du Canada loin devant McGill. Désolé pour l'absence de virgule mais c'était fait exprès.

À la fin de la semaine horrible a eu néanmoins lieu un évènement de taille: j'ai eu 20 ans. Il était donc de bon ton de fêter ça dignement avec des breuvages alcoolisés, même si pour diverses raisons - notamment le videur le plus con du monde associé à un pénis en plastique collé sur mon nez - l'alcool vînt à manquer. Le début de la soirée commençait pourtant en fanfare puisque j'ai eu l'excellente surprise d'avoir plein de cadeaux qui, à ma grande surprise, étaient axé autour de l'imaginaire phallique. Ça m'a quand même énormément fait plaisir. J'ai également reçu de nombreuses cartes, des messages immatériels sur divers réseaux sociaux et surtout des fleurs d'une fille qui doit sacrément m'apprécier.
Photo moyenne mais je porte le masque de pénis.
Photo qui d'ailleurs pose la question des facteurs qui amènent cette fille à m'apprécier.
Mais ceux qui occupent à présent mon esprit sont les nombreuses personnes qui vont (enfin) venir me voir à Toronto dans les prochaines semaines. Le 14, Clémence et Guillaume. Le 17, mes parents et mon frère. Le 21, la fameuse nana qui m'apprécie pas mal. Le 27, Marianne et Sarah. Le 29, direction Montréal pour le Nouvel An pour retrouver plein de copains dont des gens qui viennent de très loin. À part se les cailler, il y a de fortes chances pour qu'on fasse les foufous et qu'ont passe cinq jours extraordinaires. Ou bien ce sera moyen, chacun de nous ayant énormément changé en un semestre de 3A et nos affinités n'étant plus ce qu'elle aient pu être.


Allez, viens !
Je tiens à rassurer les personnes citées plus haut ainsi que celles non citées (j'attends vos dates les gourmands), dans l'hypothèse où elles liraient: il y a de la place chez moi. Quand Louise sera là et que la place viendra à manquer, il n'y a quand même pas de souci pour vous trouver un lit grâce à la générosité avérée ou supposée des personnes qui m'entourent. Pendant que j'y suis, j'ai de salvatrices vacances du 20 au 26 février et compte partir skier autour de ces dates et notamment traverser le continent. Me conseilleriez vous: 1. de prendre l'avion aller/retour et de gagner plein de temps sur place ? ou 2. de payer 30% de plus pour le trajet et de traverser tout le Canada avec le train pendant 4 jours en prenant plein de photos ?

1 commentaire:

Suggestion de commentaire: "Adrien, t'es vraiment un mec super!"